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France : la politique de lutte anti-tabac renforce le marché illicite dans l’UE (KPMG)

La France est la principale responsable de l’augmentation de la consommation illicite de cigarettes en Europe selon une étude réalisée par KPMG. Une étude, il faut le préciser, réalisée pour le compte de l’industriel du tabac Philip Morris International (PMI). Selon ce rapport extrêmement sévère, la politique anti-tabac du gouvernement français, basée essentiellement sur la hausse des prix, n’aurait pas d’impact sur la prévalence tabagique. Pire, cette stratégie renforcerait la consommation de cigarettes contrefaites dans l’Hexagone, et, par voie de conséquence, réhausserait le marché noir dans les pays voisins.

Chaque année, KPMG, le réseau anglo-néerlandais de cabinets d’audit et de conseil, produit un rapport sur l’évolution du commerce illicite des produits de tabac, financé par le cigarettier Philip Morris International (PMI). Ce jeudi 23 juin, l’institut a livré son étude pour l’année 2021. Et les résultats concernant l’Union européenne (UE) ne sont pas bons. Un responsable est particulièrement pointé du doigt : le gouvernement français et sa politique fiscale en matière de cigarettes.

L’année dernière, la consommation totale de cigarettes illicites en Europe a augmenté de 3,9%, soit 1,3 milliards de cigarettes de plus, atteignant 35,5 milliards de cigarettes consommées. De plus, l’étude estime que la vente totale de cigarettes dans l’Union européenne a diminué au cours de la même période.

D’après KPMG, la croissance du marché parallèle de la cigarette au sein de l’UE est en très grande partie favorisée par la contrefaçon en France. En effet, la situation dans l’Hexagone en la matière est la pire de tous les Etats européens. L’étude révèle que la consommation de cigarettes contrefaites y a augmenté de 33%, avec 8 milliards de cigarettes vendues illégalement en 2021. Le pays est le plus grand marché noir de tabac de l’UE, avec 15,1 milliards de cigarettes illicites consommées soit 29% de la consommation totale de cigarettes dans le pays (+13% par rapport à 2017). Le trésor public français aurait perdu six milliards d’euros de recettes l’année dernière.

« Les conclusions du rapport de KPMG devraient constituer un véritable signal d’alarme. Il est alarmant de constater que dans les pays qui maintiennent des droits d’accises élevés sur les cigarettes, comme la France, au lieu d’entraîner une baisse de la prévalence du tabagisme, on assiste à une augmentation de la consommation de cigarettes contrefaite », déclare Grégoire Verdeaux, le vice-président de PMI en charge des affaires extérieures.

Afin de lutter contre le tabagisme, le gouvernement français a en effet axé sa stratégie sur la hausse des taxes. Ainsi, le prix moyen d’un paquet a augmenté de 50% entre 2017 et 2021, pour se situer à 10 euros. Durant la même période, le nombre de fumeurs n’a quasiment pas baissé (-1,4 ppt, soit 25,5%). Cette politique semble donc inefficace, et dynamise la contrefaçon nationale qui se répand inévitablement dans tous les pays frontaliers, et au-delà.

« Mais il y a aussi de l’espoir. D’autres pays de l’UE ont adopté des politiques différenciées sur les alternatives aux cigarettes. Ces dispositifs sans fumée, disponibles et abordables pour tous, permettent aux fumeurs adultes d’éviter de se tourner vers le marché noir. Par conséquent, ces alternatives soutiennent la baisse continue de la consommation de cigarettes tout en réduisant le commerce illicite. Elles donnent déjà des résultats encourageants. De plus, les alternatives sans fumée sont moins risquées et peuvent être un moyen efficace d’améliorer la santé publique. La Commission européenne à Bruxelles devrait en faire le fondement de l’avenir », conclut Grégoire Verdeaux.

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