Lors du processus de fabrication d’un objet, les machines émettent une chaleur qui est toujours perdue. On l’appelle « la chaleur fatale ». Une start-up française a décidé de récupérer cet amas de chaleur et de le valoriser.
Pourquoi récupérer la chaleur émise dans l’industrie ?
S’il ne fallait qu’un argument, ce serait celui-là : le secteur industriel, dans l’hexagone émet tellement de chaleur que si on devait en prendre la mesure, cela équivaudrait à 6 réacteurs nucléaires…
De quoi s’interroger, de fait, sur les moyens qui pourraient être mis en place pour que cette énergie massive puisse être utilisée. C’est en tout cas ce qu’a pensé le créateur de la start-up Water Horizon.
La chaleur fatale n’est pas le seul fait de l’industrie. Imaginez-vous en train de courir, l’hiver. Quand vous soufflez, l’air qui sort de votre bouche est aussi une forme de chaleur qui pourrait être utilisée. Ce n’est bien sûr pas le cas. Il s’agit donc d’une chaleur perdue mais qui pourrait être valorisée.
C’est la définition même de la chaleur fatale : une énergie qui est créée, bien que ce ne soit pas le but initial de l’action. Dans notre exemple, le but est de faire du sport. Dans le monde industriel, c’est de produire quelque chose. Sauf que bien entendu, l’échelle n’est pas la même et que cette somme de chaleur et de vapeur peut être une réponse incroyable, au moment où l’on cherche par tous les moyens à ne plus utiliser les énergies fossiles.
Si l’on parle principalement de la chaleur et de la vapeur, il ne faut pas, pour autant, sous-estimer l’air froid. Ce sont des sources d’énergie dont on pourrait tirer parti et ce n’était pas fait.
Mais comment récupérer la chaleur fatale ? Tout simplement en créant une technologie dédiée. Water Horizon a mis en place une batterie thermique réversible qui se charge de récupérer la chaleur du monde industriel et permet de la transporter, afin qu’elle soit valorisée ailleurs.
A quoi va servir cette chaleur fatale, une fois emmagasinée ?
Si l’on réfléchit bien au procédé, cette batterie fonctionne comme une pompe à chaleur qui puise les calories dans l’air et les transforme en chauffage, l’hiver ou en air frais, l’été, dans le cas d’un modèle réversible. La chaleur est stockée avec un autre composant qui permet de la « lier »
Cette batterie ; qui fait la taille d’un container ; peut être acheminée par route, dans un camion. La chaleur contenue peut être réutilisée ailleurs. Le contenu se consume donc en fonction des besoins, sachant que la chaleur ne peut pas s’en échapper de la batterie et peut donc être stockée pendant des années, même si cela n’est à priori pas le but.
Cette chaleur pourra sans doute, à terme, à l’ère de la transition énergétique, remplacer les énergies fossiles. En tant qu’énergie renouvelable, elle sera en capacité de venir alimenter les habitations des particuliers ou les grands ensembles.
Etant réversible, la batterie permet après division (en ajoutant un autre composant), de refroidir la chaleur emmagasinée. Mais pour quel usage, dans ce cas ?
De nombreuses entreprises ont besoin de refroidir leurs appareils. Mais on pense aussi à la gestion de data ; toujours dans le cadre de la transition énergétique. Les complexes informatiques nécessitent l’ajout d’unités de refroidissement.
Cela pourrait donc être facilité, grâce à cette start-up.
Une idée encore en pleine réflexion pour une proposition éco responsable et durable
Pour cette idée, la start-up toulousaine a reçu le 3ème prix lors du prix éponyme, organisé par EDF Pulse. Une reconnaissance qui lui a permis de gagner en crédibilité auprès des entreprises et surtout de mettre au jour deux prototypes de batteries thermiques fonctionnelles. Il est possible, grâce à une seule de chauffer intégralement une maison d’une superficie de 200m².
Pourtant, le créateur de la start-up avoue que le chemin est encore long, même si les besoins sont évidents et qu’il y a possibilité d’y répondre.
Le transport en camion, par exemple, ne correspond pas à une démarche éco responsable et durable. L’idée est que, dans un futur proche ; le transport de ces batteries, sur les sites qui en auraient besoin soit entièrement décarboné.